Eternal Champions [Mega Drive]

Sorti en 1993 sur Mega Drive, Eternal Champions est un jeu de Baston développé par Sega autrefois dans le but de concurrencer Street Fighter 2.
C'est un jeu qui m'a été conseillé par quelqu'un souhaitant mon avis objectif dessus.

Histoire et contexte :
Combattez pour pouvoir affronter l'Eternal Champion afin de retourner dans le mondes des vivants pour mener une vie de combats. 9 combattants ont été sélectionnés pour bénéficier de cet ultime droit à la vie. Faites gagner votre champion.

Graphisme :
Le jeu n'est pas du tout à la ramasse en terme de graphisme parmi ses concurrents de l'époque, il est même plutôt pas mal. L'animation en revanche n'exploite clairement pas les capacités de la console.
Le jeu n'a rien d'exceptionnel ou de positif qui mérite d'être signalé dans ce point.

Système de jeu :
Entamons les problèmes du jeu.
=> Manettes à 3 trois boutons : coup faible, coup moyen, coup fort.
"Jusque-là, rien d'exceptionnel." me direz-vous ? À un détail près. Il faut switcher entre les coups de pieds et les coups de poing à l'aide du bouton Start !
Outre le fait que du coup la pause nécessite 3 touches pour être réalisée (Start + A + B), ce système est juste atroce dans un jeu en temps réel !!! Très mauvais point, et c'est le genre de point qui peut me faire arrêter de jouer à un jeu, sans aucune exagération.
Après, on pourra défendre le jeu en disant qu'il est prévu au départ pour une manette à 6 boutons, j'entends bien, mais la plupart des jeux de la console utilisant les 3 simples boutons, il aurait sans doute été plus cohérent d'utiliser A et B pour les coups, et le switch sur C. L'ergonomie du jeu aurait été bien plus agréable même si cela supprime un coup.
De plus, cet argument serait passé volontiers si le jeu avait été adapté d'un jeu arcade à 6 boutons au départ, mais ce n'est pas le cas.

Le jeu propose également des modes de jeu différents pour ceux qui voudraient se faire un entraînement custom, un tournoi custom ou simplement jouer à 2. Ça augmentera certes la durée de vie du jeu, mais ça ne gommera pas ses gros défauts.

Autre chose également : si vous avez le jeu en loose, aucune commande de coups spéciaux n'est donnée dans le jeu, donc obligé d'avoir internet pour savoir les commandes, là où d'autres jeux proposent un menu dans la pause pour savoir les coups.
Tant qu'on aborde les coups spéciaux, le jeu a également un système de Fatality un peu similaire à Mortal Kombat.

Votre personnage dispose d'une orbe à côté de votre barre de vie. Si cette orbe est remplie, vous pouvez utiliser des coups spéciaux qui la consommeront en tout ou partie selon le coup utilisé.
Cela dit, même en sachant les coups, on va passer au point suivant qui risque d'être assez... épicé.

Jouabilité :
CE JEU EST INJOUABLE.
Bien que votre perso ait un bon temps de réponse pour faire ce que vous lui demandez de faire, pour les coups spéciaux, qui sont la base du jeu parce que vous ne pouvez littéralement pas finir le jeu sans les maîtriser, et là non plus aucune exagération de ma part, c'est une toute autre chose !
C'est simple, pour arriver à sortir un coup spécial, il vous faudra le connaître par cœur et le reproduire entre 2 et 5 fois pour espérer qu'il sorte.
Ok, pour d'autres jeux comme street fighter, ce problème peut également survenir, mais on peut parfois rater un coup, parfois 2, mais pas 5 en faisant en boucle la même commande.
Pourquoi ça a une telle importance ? Point suivant.

Difficulté :
Le jeu n'offre pas réellement de choix de difficulté, mais propose un choix de vitesse de jeu : un mode lent, un mode rapide et un mode Overdrive (super rapide).
On pourrait penser que c'est ça le choix de difficulté, ce qui n'est pas totalement faux parce qu'en mode lent le jeu est déjà plus facile à gérer, mais cette vérité s'arrêterait avec le dernier boss qui est tout aussi imbattable quel que soit le mode choisi.
Car oui, vous constaterez en plus que lorsque vous perdez un match, vous retournez à l'adversaire précédent !! Et lorsque vous arriverez à l'Eternal Champion, le boss final, vous verrez que celui-ci doit être battu 5 FOIS pour remporter la victoire.
Délit de sado-masochisme ? Je n'ai réussi, en mode normal, qu'à le battre 2 fois maximum en plus de 100 essais, c'est juste aberrant d'avoir une telle difficulté avec une maniabilité aussi pourrie. Ce boss vous fera comprendre la définition même de la frustration d'un jeu qui veut votre mort.

À titre informatif, j'ai vaincu le boss uniquement avec Xavier dont j'ai réussi à sortir 3 de ses coups presque stablement (comprendre : les coups sortaient tous les 2 ou 3 essais).
Chaque personnage demande de mémoriser des combinaisons différentes, pas évident à retenir vu qu'il y en a un bon paquet.

Durée de vie :
La durée de vie de ce jeu n'est pas quantifiable au vu de sa difficulté atroce.
En théorie, ce jeu est finissable en 15 minutes si vous parvenez à battre tous les personnages et le boss, mais ça relèverait vraiment de l'exploit d'y arriver sans tricher et en un coup.

Bande son :
Pour de la Mega Drive, la qualité musicale est bonne dans son ensemble. Les bruitages ne sont pas exceptionnels, mais au moins ils ne sont pas énervants ou gênants comme dans une foule d'autres jeux de la console.

Note Globale :
13/20 : Avec une meilleure maniabilité, un système moins complexe et un Boss un peu moins imbattable, ce jeu aurait pu mériter un 15 ou un 16 parce qu'il a une bonne ambiance, des personnages variés, des coups variés et un équilibrage (hors boss) très satisfaisant. Mais ces deux défauts étant des choses à ne pas rater dans un jeu de Baston, je ne peux décemment pas lui accorder une note supérieure.
Créé pour concurrencer SF2, il ne lui arrive pour moi pas à la cheville pour ces deux points : les coups étaient plus faciles à sortir (mais en contrepartie il y en a moins), et Sagat et et Bison étaient difficiles mais pas imbattables. Point positif en revanche pour les animations de Fatality qui sont sympas et pas difficiles à effectuer.
Ce jeu a peut-être ses adaptes par nostalgie, comme c'est le cas aussi pour SF2, mais pour ce dernier ça me paraît mieux justifié.